À partir du 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés devront obligatoirement mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Cette mesure, prévue par la réglementation, offre plusieurs solutions aux PME pour mieux impliquer leurs salariés. Mais comment ces entreprises comptent-elles mettre en place cela tout en évitant les difficultés financières dans un contexte économique tendu ?
Le dispositif de partage de la valeur s’adresse aux entreprises comptant entre 11 et 49 salariés et ayant réalisé un bénéfice net fiscal positif représentant au moins 1 % de leur chiffre d’affaires sur 3 exercices consécutifs. Ces PME auront le choix entre plusieurs outils pour mettre en place cette rétribution.
Les solutions incluent :
Ce dispositif vise à renforcer l’engagement des salariés tout en offrant une flexibilité importante aux employeurs.
Dans un contexte de fragilité économique accrue, cette obligation intervient alors que certaines PME doivent composer avec des difficultés financières. Selon l’Urssaf, la mise en place de ce dispositif n’est pas obligatoire pour les entreprises en déficit ou n’ayant pas réalisé les bénéfices requis.
Le président de la CPME, François Asselin, a salué la souplesse de ce mécanisme, affirmant : « C’est l’employeur qui décide du montant qu’il peut ou qu’il veut verser. » Toutefois, les représentants des PME ont également alerté sur les risques liés à une éventuelle hausse du coût du travail ou à une fiscalité instable.
Les primes de partage de la valeur, initialement bien reçues, font face à des critiques croissantes. Une analyse du cabinet Syndex révèle que ces primes apparaissent dans 21 % des accords d’entreprise, mais elles peinent à convaincre sur le long terme. En 2024, seules 18 % des entreprises ont versé une prime Macron, et ce chiffre pourrait tomber à 4 % en 2025.
Les salariés, bien que reconnaissant l’aspect motivant de ces primes, souhaitent davantage de stabilité et préfèrent souvent des augmentations salariales pérennes. La CGT, notamment, s’oppose à ce dispositif qu’elle perçoit comme un substitut aux révisions des salaires.
L’année 2025 devrait voir une poursuite de la baisse des augmentations salariales. Selon les experts, les augmentations collectives et individuelles resteront en-dessous de 3 %, confirmant une tendance amorcée en 2024. Ce ralentissement s’explique par le recul de l’inflation et une attitude prudente des entreprises.
Dans ce contexte, les PME doivent trouver un équilibre entre la motivation des salariés et leurs propres contraintes budgétaires. Les outils de partage de la valeur pourraient constituer une réponse adaptée, à condition d’être bien pensés et déployés avec transparence.
Rendez-vous en 2025 pour observer comment les entreprises auront mis en place ces dispositifs et si les objectifs d’équilibre entre performance économique et reconnaissance salariale seront atteints.