Une enquête menée par l’Observatoire du Télétravail, sous l’impulsion de l’Ugict-CGT, révèle des enseignements clés sur le télétravail et son impact sur la vie professionnelle. Les résultats, présentés lors d’une conférence de presse le 6 décembre 2023 à la CGT, mettent en lumière divers aspects du télétravail, de son profil-type à ses conséquences sur la vie personnelle et professionnelle.
L’enquête dévoile que le profil-type des salariés adoptant le télétravail est une femme âgée de 30 à 39 ans. Travaillant principalement dans le secteur privé, en tant que cadre ou ingénieure, elle exerce dans l’informatique, les télécommunications, ou l’industrie. Ces télétravailleurs passent en moyenne 2 jours par semaine en présentiel.
77% sont des cadres ou ingénieurs, 15% des professions intermédiaires, et 27% proviennent du secteur de l’informatique et des télécommunications.
La maîtrise du temps de trajet est la principale motivation (91%) à la demande de télétravail. Certains rapportent économiser jusqu’à 1h30 de temps de trajet, soulignant la quête d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Aujourd’hui, le télétravail hybride, partagé entre locaux de l’entreprise et domicile, est apprécié par 92% des répondants. Ce choix découle de la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
L’étude révèle que 48% des répondants sont au forfait-jour, et pour 26% d’entre eux, le télétravail entraîne une augmentation du temps de travail, au détriment du repos.
Malgré l’obligation d’évaluer le temps de travail, plus de la moitié des répondants (55%) déclarent l’absence d’un dispositif d’évaluation. 36% bénéficient d’un droit à la déconnexion, tandis que 35% estiment un temps de travail supérieur en télétravail par rapport au présentiel.
31% des répondants admettent recourir au télétravail en étant malades pour éviter une perte de salaire ou face à une charge de travail importante.
D’après l’étude, le télétravail entraîne des coûts pour les salariés, avec 45% ne bénéficiant pas du financement de l’employeur pour des équipements ergonomiques.
Les réorganisations d’espace de travail, impulsées depuis 2020, se heurtent à des résistances, avec 56% des répondants non informés ni consultés sur ces changements.
57% des manageurs estiment que le télétravail complexifie leur mission, tandis que 47% soulignent la difficulté de maintenir une cohérence de groupe entre télétravailleurs et collaborateurs en présentiel.
Les défis du télétravail s’étendent au domaine syndical, avec 65% des syndiqués déclarant ne pas parvenir à maintenir un lien avec les salariés en télétravail.
Une enquête approfondie menée du 26 juin 2023 au 22 octobre 2023 a recueilli près de 7800 réponses, parmi lesquelles 5400 étaient exploitables.