Alors que le télétravail s’est imposé comme une norme pendant la pandémie de Covid-19, la France peine à s’adapter. Une étude récente de l’institut allemand Ifo et d’Econpol Europe dévoile des chiffres inquiétants sur le télétravail en France, mettant en lumière un écart considérable avec les autres pays industrialisés.
Les Français ont du mal à se faire au télétravail, travaillant en moyenne seulement 0,6 jour par semaine depuis chez eux. Cela contraste fortement avec la moyenne de 0,9 jour dans les 34 pays industrialisés qui ont été scrutés par l’étude approfondie menée par l’institut Ifo et Econpol Europe.
Si le télétravail a trouvé sa place dans la plupart des pays durant la crise sanitaire, la France reste à la traîne en termes d’adoption. L’étude révèle que les Français sont loin derrière avec une moyenne de 0,6 jour par semaine. En comparaison, des pays comme le Canada, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie enregistrent des chiffres bien plus élevés, atteignant en moyenne un jour et demi par semaine. Les pays anglo-saxons semblent être les plus adeptes du télétravail, avec une moyenne de 0,8 jour par semaine en Europe.
Les aspirations des travailleurs français en matière de télétravail sont en décalage avec la réalité. L’étude montre que les salariés aimeraient passer en moyenne 1,4 jour par semaine en télétravail, soit plus du double de la moyenne actuelle. Cependant, la culture du travail en présentiel persiste en France, plaçant le pays dans le bas du classement. Seuls quelques pays, dont le Danemark, la Norvège, le Japon et la Corée du Sud, expriment des souhaits moins ambitieux. Cette différence souligne le besoin d’un changement culturel au sein des entreprises françaises.
Les employeurs français semblent hésitants à embrasser le télétravail. Selon l’étude, basée sur les réponses de 42 000 travailleurs, dont 2500 en France, les employeurs en France ne sont prêts à offrir en moyenne que 0,72 jour de télétravail par semaine, soit 0,7 jour de moins que ce que souhaitent les employés. À l’échelle mondiale, cet écart est de 0,9 jour en moyenne. Les travailleurs demandent en moyenne 2 jours de télétravail par semaine, alors que les employeurs n’en proposent en moyenne que 1,1. L’avenir du télétravail en France semble incertain.
L’étude examine également les avantages perçus du télétravail par les salariés. En tête de liste se trouve le gain de temps dû à l’absence de trajet domicile-travail (60 %), suivi des économies sur les frais de transport et de repas (44 %) ainsi que la flexibilité des horaires (42 %). Cependant, le contact social avec les collègues (62 %), de meilleures conditions de travail en équipe (54 %) et la séparation nette entre vie professionnelle et vie privée (43 %) sont considérés comme les principaux avantages du travail en présentiel.
Il est clair que la France a encore du chemin à parcourir pour embrasser pleinement la culture du télétravail et pour répondre aux attentes de ses travailleurs.