La crise du COVID semble dorénavant derrière nous et les chiffres annoncés par Pôle Emploi tendent à le confirmer avec 8,3 % de demandeurs d’emploi en 2019 contre 7,3 actuellement. Depuis plus d’un an, l’offre est supérieure à la demande, mais une ombre se dessine aujourd’hui au tableau : le télétravail.
Pendant près de deux années, le télétravail a investi la vie quotidienne de millions d’employés et d’entreprises. Avec des débuts parfois chaotiques, cette nouvelle organisation de la vie en entreprise s’est perfectionnée au fil du temps et fait aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien.
Le télétravail est une pratique qui s’est tellement démocratisée quelle en est devenue un réel critère dans la recherche d’emploi de milliers de personnes, en particulier pour les plus jeunes. Les emplois qui n’offrent pas de possibilité de télétravail, comme la santé ou l’hôtellerie, font d’ailleurs face à une crise encore jamais vue. Depuis la Covid, les conditions de travail dans ces domaines sont devenues intenables, et beaucoup se sont réorientés vers des métiers plus confortables, comme ceux du digital, de plus en plus prisés.
Le travail en présentiel ne fait plus rêver et la jeune génération n’hésite pas à bousculer les règles établies. Selon une récente étude de l’Adp Research Institute, près de 71 % des 18-24 ans se diraient prêts à quitter leur emploi actuel si leur employeur leur imposait un retour à 100 % au travail. Dans un tel contexte, les entreprises se doivent de faire preuve de flexibilité si elles veulent rester compétitives, d’autant plus depuis que la proximité géographique n’est plus une contrainte en matière de recrutement.
On fait face à une nouvelle génération de travailleurs qui envisage la carrière et le travail d’une manière différente. Désormais, on espère travailler à distance pour profiter d’un cadre de vie plus agréable et abordable que celui dans les grandes métropoles. Cela induit de grands changements pour les entreprises qui doivent s’adapter, mais aussi de nouvelles opportunités. Si davantage de postes s’ouvrent en télétravail, cela permet d’élargir le champ des possibilités pour les ressources humaines. On peut alors envisager de recruter des personnes qui n’étaient dorénavant pas dans la zone d’attractivité de l’entreprise. Cela peut permettre à certains secteurs en difficulté de pouvoir recruter sur la totalité du territoire Français, voire même étranger.
Le travail à domicile a certainement facilité la vie des employés, mais pas celle des entreprises. En effet, alors même que les dirigeants d’entreprises affirment que la bonne santé de leur compagnie repose sur une bonne conformité mondiale, de sorte à rassurer les investisseurs et les clients, le télétravail pose la question du cadre administratif : comment garantir des résultats lorsque cette nouvelle organisation va de pair avec liberté et fluidité ? Comment encadrer universellement cette pratique lorsqu’elle se développe en faisant fi des frontières, des pays et des fuseaux horaires ?
En plus du cadre administratif, la question de sécurité des réseaux d’entreprises se pose. En effet, le travail à distance ouvre des failles en matière de cybersécurité, qui mettent à mal les compétences des responsables réseaux.
Ajoutons à cela la question du matériel informatique et bureautique : ordinateurs performants, écrans doubles, sièges et bureaux confortables… Le télétravail demande aux entreprises de doubler leur budget s’ils veulent continuer à garantir les conditions de santé au travail, ce qui représente des dépenses que les employeurs ont parfois du mal à considérer comme rentables.
Ce sont autant d’interrogations auxquelles le marché du travail va devoir répondre afin de continuer à pouvoir recruter dans les meilleures conditions possibles.