On connaît Dubaï, et plus généralement les Emirats-Arabes-Unis, à travers leur folie des grandeurs : les tours les plus hautes (la tour Burj Al-Arab mesure 321m de haut), les îles artificielles abritant des hôtels de luxe, leur piste de ski au milieu du plus grand centre commercial de la région, leur attrait pour les nouvelles technologies, ou encore leur police qui circule en voiture de luxe de modèle Lamborghini ou encore Bugatti. C’est d’ailleurs cette dernière qui fait encore parler d’elle, puisque le grand salon emploi dédié aux nationaux, appelé « Careers UAE », a eu lieu du 09 au 11 avril 2017, et les ressources humaines de la police de Dubaï ont fait sensation, puisqu’ils ont tout simplement mis en place un robot pour… effectuer des entretiens d’embauche !
Pour aller jusqu’au bout du concept, la police de Dubaï a donné un nom à ce robot RH, Saeed Al Farhan, et tour à tour, les visiteurs du salon intéressés par une carrière au sein de la police de Dubaï, ont fait la queue puis ont engagé la conversation avec Saeed. Ce dernier a été capable de mener un entretien complet en quelques minutes, interrogeant sur les motivations du candidat pour rejoindre la police. Résultat : à la fin des différents entretien, avec l’aide du robot, la police de Dubaï a recruté 23 personnes.
Il y a ici un double objectif : l’expérimentation d’un processus de recrutement avec comme premier filtre un robot, mais également une habile campagne de communication de la police de Dubaï à destination des talents en visite sur le salon (accro aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux), et dans le but de montrer les avancées technologiques de l’émirat à travers le monde. A noter que ce salon est dédié uniquement aux nationaux (l’équivalent de la fonction publique en France).
>>> Voir la vidéo de présentation du robot
La question de cette expérimentation relancera sûrement l’éternel débat de la disparition de nombreux métiers (la fameuse « destruction créatrice »). Et on peut légitimement se demander si la fonction RH pourrait être totalement automatisée un jour ? Est-ce un risque de déshumanisation de la fonction RH ?
A rappeler tout de même que les technologies sont déjà au coeur des processus de recrutement, avec par exemple l’utilisation de logiciels appelés ATS (Applicant tracking system), qui permettent aux entreprises de trier et filtrer les postulants en fonction de mots clés présents dans leur CV ou lettre de motivation, de croiser les données avec leur historique auprès de la société (par exemple : s’ils ont déjà effectué un entretien pour un autre poste par le passé). Ou encore, des solutions d’entretiens d’embauche permettant à des candidats de répondre à des questions en vidéos (en différé), et permettant aux recruteurs de les consulter à posteriori.
Mais jusqu’ici, les outils technologiques avaient avant tout pour but de faciliter le travail de tri des recruteurs et leur faire gagner du temps, et non gérer une étape entière du processus RH par un robot. Est-ce pour autant qu’un processus de recrutement pourra se faire un jour sans l’aide d’un humain, au risque de faire perdre le H de RH ?