L’Association Française de Correspondants à la protection des Données à caractère Personnel (AFCDP) vient de publier les résultats de son premier Observatoire du Métier de DPO. Découvrons ensemble les estimations de cette étude consacrée à cette fonction devenue obligatoire depuis l’entrée en vigueur de la loi.
L’AFCDP qui a vu le jour en 2004, est une association qui rassemble des Délégués à la Protection des Données (DPO) et les représente à travers divers actions. Elle compte actuellement 1 827 membres qui sont majoritairement des personnes morales, privées ou publiques, ainsi que 5 701 professionnels aux profils très variés. En 2020, l’association devrait atteindre la barre des 2000 adhérents et 6000 professionnels. L’Observatoire du Métier du DPO publié tous les semestres inclut les 7 indicateurs suivants :
Les résultats de cette étude mettront également en avant l’estimation du nombre annuel de postes de DPO, d’assimilés DPO et d’assistants au DPO.
D’après l’observatoire, le nombre total d’embauches de DPO s’élève à 2800 postes en qualité de délégués ou d’assistants. Cette estimation se base sur une hypothèse de 30% de postes sur le marché ouvert (c’est à dire les annonces, les publications dans les jobboards, les offres d’intérim…) et 70% de proposition de postes dans le marché caché. Bruno Rasle, définit le marché caché comme étant « des emplois à pourvoir pour lesquels aucune offre n’a été publiée… candidatures spontanées, bouche à oreille, réseau professionnel, cooptation, contact direct pour débaucher chez la concurrence etc ». En examinant ce résultat avec le nombre de DPO officiellement désigné auprès de la CNIL, nous pouvons en déduire que la majorité de ces DPO sont désignés parmi les collaborateurs déjà en exercice.
Depuis l’entrée en vigueur du RGPD datant de mai 2018, toutes les organisations qui collectent et traitent des données personnelles sont dans l’obligation de nommer un DPO. En décembre 2019, soit dix-huit mois plus tard, il semblerait que certaines entreprises, quelque soient leur taille et leur administration, ne se seraient pas encore conformées à cette obligation. En effet, « le 20 novembre dernier à l’occasion du congrès des maires, la présidente de la CNIL s’est exprimée en insistant sur l’obligation de nommer un DPO, alors que 60 % des communes ne l’ont toujours pas fait » ajoute Bruno Rasle.
Que les DPO se réjouissent ! La majorité des contrats proposés en octobre dernier sont des CDI pour 74% contre 42,9% pour l’ensemble des offres publiées en France, toutes professions confondues. Ces chiffres nous prouvent que « la balance penche actuellement clairement en faveur des candidats » note l’AFCDP. D’après Bruno Rasle, « C’est sans doute le reflet de la tension actuellement observée sur le marché de l’emploi de DPO, largement favorable aux candidats. Les recruteurs sont obligés de proposer des postes à durée indéterminée pour avoir une chance d’attirer les talents « . Cependant, 71,2 % des offres publiées sont localisées dans la région d’Île-de-France et 80 % d’entre elles émanent du secteur privé. Quant au secteur public, 62% des offres sont concentrés encore une fois, en Ile-de-France, contre 32% pour le reste des régions. Ces résultats nous montre que le marché est très favorable aux candidats. Avec l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), le secteur va incontestablement générer de l’emploi.
Les données de l’étude nous montre que pour chaque poste de senior, 2,6 postes de junior sont ouverts. Pour le délégué général de l’AFCDP, ce ratio « confirme l’évolution que nous observons sur le terrain, avec des Délégués à la Protection des Données qui étoffent leur équipe en embauchant de jeunes juristes ou informaticiens pour les épauler : chefs de projet, chargés de mission, juristes, experts sécurité… ».
L’AFCDP publiera les résultats de son baromètre du métier des DPO chaque semestre. On y découvrira d’autres informations telles que la rémunérations des délégués à la protection des données. Ces données salariales viendront compléter cette étude. Pour Bruno Rasle, Délégué général de l’AFCDP, cette collecte d’informations risque d’être complexe : « c’est le plus délicat, non seulement parce que – sans être une donnée sensible – le niveau de salaire est souvent un secret bien gardé dans notre culture latine, mais aussi parce que le plus souvent, le salaire du DPO est le reflet de son poste précédent ou de son poste principal quand il est à temps partiel sur cette fonction ».