Le recrutement des postes de cadres en France n’a jamais connu une baisse aussi fulgurante qu’en 2020 : la dernière fois où l’on a connu des chiffres similaires, c’était dans les années 1990.
Des chiffres qui parlent d’eux même
L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a présenté ses chiffres le 15 octobre 2020 dernier, faisant tomber la sentence. Alors que les embauches des cadres ne cessaient de se déployer et d’augmenter depuis 2016, l’arrivée de la pandémie Covid et les annonces de confinement, le recrutement des cadres a fait face à une baisse fulgurante d’embauches, entre 170 000 et 200 000 cadres seraient recrutés en 2020 alors que 296 600 recrutements de cadres avaient été annoncés en février 2020. Les intentions d’embauches des cadres ont donc chuté de 30 à 40%.
La dernière fois que cette baisse avait été vécue, c’était durant les années 90 pendant la Guerre du Golfe, cette baisse de recrutement avait perduré pendant 4 années consécutives.
Pour le 4eme trimestre 2020, entre 37 000 et 47 000 recrutements seraient attendus, mais ce chiffre reste à confirmer définitivement par l’APEC au vu des évènements que nous vivons. Cette enquête avait été menée avant la nouvelle annonce de re-confinement qui a dû être mise en place suite à la dégradation de la situation sanitaire. En effet, l’APEC prévoyait un dépassement en recrutement du seuil de 300 000 recrutements des cadres pour 2022, cette information avait été transmise par le Responsable Adjoint du Pôle Etudes de l’APEC, Gaël Bouron en février 2020 avant l’arrivée foudroyante du Covid.
Les projets de recrutements des entreprises ont considérablement reculé de 14,9 % au deuxième trimestre et les offres d’emploi se sont également effondrées, passant de 90 000 à 50 000 au mois d’Avril. La prévision des 300 000 embauches des cadres prévues en février pour 2020 a très peu de chances de voir le jour face à cette pandémie.
Quelles sont les catégories de cadres les plus touchés :
Sont fragilisées par la crise : les jeunes diplômés, les cadres en fin de carrière, ceux demandeurs d’emploi et, « côté entreprises, les TPE-PME », dont certaines sont sur le point de rendre l’âme.
Un tiers des cadres qui sont actuellement en poste déclarent être inquiets pour la sécurité de leur emploi, car ils ont pleinement conscience que s’ils venaient à perdre leur travail, ils auront certainement des difficultés à en trouver un autre.
De plus, la mise en place du chômage partiel peut potentiellement déranger sensiblement la sérénité des cadres actuellement en poste.
Quelles sont les régions et secteurs les plus touchés?
Si cette baisse de recrutement des cadres touche considérablement l’ensemble du territoire français, elle est plus ou moins importante selon les régions. L’Ile-de-France est en tête avec une baisse de 39% des offres d’emploi publiées sur un an, suivi de la Bretagne et de l’Occitanie 33%.
Pour ce qui est des secteurs d’activités les plus touchés par la baisse de recrutement des cadres : l’industrie a enregistré une baisse de 40%. Les secteurs du service (informatique, conseil, ingénierie R&D …) ont quant à eux noté un recul de 34%. Cette baisse est significative dans les domaines de l’informatique avec une baisse de 38% et dans le domaine de l’ingénierie R&D avec une baisse de 35% (selon les chiffres transmis par l’Association pour l’emploi des cadres).
Source : https://corporate.apec.fr/home/espace-medias/170-000-recrutements-de-cadres-a.html