La messagerie française Olvid, récemment imposée aux ministres par Élisabeth Borne pour remplacer WhatsApp, Telegram ou Signal, se retrouve au cœur de controverses. Dès son instauration en novembre, Matignon avait recommandé cette application, vantant sa sécurité supérieure par rapport à ses concurrentes.
Olvid a dû répondre aux critiques ce mardi 12 décembre, particulièrement en ce qui concerne son recours aux serveurs d’Amazon Web Services (AWS), une filiale d’Amazon. Des allégations remettant en question la sécurité de la messagerie ont émergé suite à cette collaboration avec le géant américain.
Le PDG et cofondateur de Olvid, Thomas Baignères, s’est exprimé pour défendre la réputation de l’application. Il affirme que la messagerie ne crée pas d’annuaire centralisé, ne collecte pas d’adresses IP, et chiffre toutes les communications de bout en bout avec des algorithmes de niveau secret-défense.
Malgré ces assurances, des publications officielles telles que L’Informé et Le Canard Enchaîné pointent du doigt le choix d’Olvid d’héberger son serveur de distribution de messages sur les serveurs d’AWS. Cette décision place potentiellement les données sous la juridiction des lois extraterritoriales américaines.
Thomas Baignères réfute ces inquiétudes, affirmant que le chiffrement utilisé est de haut niveau et que la crainte d’une percée compromettant la sécurité relève du conspirationnisme.
Olvid, détenue par des cofondateurs français, est la seule messagerie bénéficiant de la certification de sécurité de l’ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information). La Première ministre a officiellement recommandé aux ministres et à leurs cabinets de privilégier Olvid par rapport à des applications bien connues telles que WhatsApp, Telegram ou Signal, les considérant moins sécurisées.
Meta, la maison mère de Facebook et WhatsApp, a récemment annoncé le chiffrement de bout en bout de toutes les conversations et appels personnels sur Messenger et Facebook, malgré les réticences d’autres gouvernements qui craignent son utilisation par des criminels indétectables.