Le mi-temps thérapeutique s’impose comme un dispositif incontournable pour accompagner les salariés en situation de reprise progressive d’activité après une maladie ou un accident. Avec des chiffres en forte progression depuis quelques années, il soulève des enjeux financiers et sociaux majeurs. Découvrons les données essentielles qui illustrent son essor et son impact sur l’Assurance maladie.
Le nombre de bénéficiaires du mi-temps thérapeutique, dont le vrai nom est temps partiel thérapeutique (TPT), a connu une croissance remarquable ces dernières années. En 2019, 162 104 personnes ont eu recours à ce dispositif. Quatre ans plus tard, en 2023, ce chiffre atteignait environ 220 000, soit une hausse de près de 36% en l’espace de seulement quatre ans.
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Lire l'articleCette progression s’explique par plusieurs facteurs. L’essor du télétravail, notamment pendant la crise sanitaire, a facilité l’accès au mi-temps thérapeutique pour les métiers de bureau. Par ailleurs, des assouplissements réglementaires introduits avant la pandémie ont rendu le dispositif plus accessible, simplifiant les démarches pour les salariés et les employeurs.
Avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires, le coût du mi-temps thérapeutique pour l’Assurance maladie a également grimpé. En 2019, les dépenses s’élevaient à 514,7 millions d’euros. En 2023, elles ont atteint 792,9 millions d’euros, représentant une hausse impressionnante de 54% en seulement quatre ans.
Cette hausse annuelle moyenne de 11,4% reflète à la fois la popularité croissante du dispositif et son rôle dans la gestion des arrêts maladie. Cependant, malgré cette augmentation, le coût du mi-temps thérapeutique reste relativement modéré. En 2023, il ne représentait que 7,8% des 10,2 milliards d’euros d’indemnités journalières versées par la Sécurité sociale.
Contrairement aux idées reçues, le mi-temps thérapeutique ne contribue pas directement à creuser le « trou de la Sécu ». Au contraire, il pourrait s’avérer être une piste d’économies pour la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Selon son directeur général, Thomas Fâtome, une utilisation plus large de ce dispositif pourrait réduire les dépenses liées aux arrêts maladie longue durée.
Pour atteindre cet objectif, la Cnam envisage de mettre en place des démarches proactives. Par exemple, contacter les assurés en arrêt depuis plus de 18 mois pour évaluer leur situation et, lorsque cela est possible, leur proposer un passage en mi-temps thérapeutique. Cette stratégie vise à favoriser une reprise d’activité progressive, à la fois bénéfique pour les salariés et pour les finances publiques.
En raison de son efficacité et de son impact financier limité, le mi-temps thérapeutique est perçu comme une solution prometteuse. En aidant les salariés à reprendre le travail tout en partageant les coûts entre l’Assurance maladie et les employeurs, ce dispositif s’inscrit dans une démarche gagnant-gagnant. Toutefois, son extension à un plus grand nombre de travailleurs nécessite des efforts de sensibilisation et d’accompagnement adaptés.
En conclusion, les chiffres clés du mi-temps thérapeutique témoignent de son rôle croissant dans le paysage de la santé au travail en France. Bien qu’il représente une part non négligeable des dépenses de l’Assurance maladie, il pourrait aussi devenir un levier stratégique pour maîtriser les coûts des arrêts maladie et favoriser une meilleure réintégration professionnelle des salariés concernés.