Les nuisances sonores en milieu professionnel ne cessent de perturber de nombreux salariés. Selon une étude récente de l’Ifop, plus de 60 % des actifs se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travail. Cette situation, qui touche toutes les tranches d’âge, a des répercussions directes sur la santé et la productivité des employés, particulièrement ceux travaillant en open space, qui le vivent comme une dégradation de leur qualité de vie au travail. Mais quelles sont les solutions envisageables pour atténuer ces désagréments ?
Le bruit en milieu professionnel est une réalité quotidienne pour une majorité d’actifs. Selon l’étude menée par l’Ifop pour l’Association nationale de l’audition, 6 actifs sur 10 se disent gênés par les nuisances sonores sur leur lieu de travail. Cette enquête révèle que toutes les tranches d’âge sont concernées par ce problème. Les moins de 35 ans sont 64 % à en souffrir, tandis que 63 % des 35-49 ans et 59 % des plus de 50 ans expriment également ce sentiment d’inconfort.
Les nuisances sonores, comme les conversations de collègues ou les sonneries de téléphones, sont devenues une source de frustration pour une majorité de travailleurs, si bien que pour certains, être en télétravail s’avère plus productif pour eux alors que des entreprises commencent à supprimer le télétravail ou le réduire fortement. Quoi qu’il en soit, cette réalité n’épargne aucune catégorie d’âge, et souligne l’impact de ce phénomène en entreprise.
Les salariés travaillant en open space sont les plus exposés aux nuisances sonores. En effet, 74 % d’entre eux déclarent souffrir de cette situation, un chiffre nettement supérieur à celui des travailleurs en usine ou sur les chantiers. La concentration y est souvent mise à rude épreuve, ce qui impacte directement la performance au quotidien.
Cette surcharge de bruit est une source de fatigue mentale, mais aussi de stress et de troubles du sommeil. Les espaces ouverts, de plus en plus répandus dans les entreprises, favorisent la collaboration mais exposent aussi les employés à des environnements sonores difficiles à supporter sur le long terme.
Le bruit en milieu professionnel ne se limite pas à un simple inconfort, il a des conséquences directes sur la santé, surtout quand on travaille sur ordinateur. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution sonore est le deuxième facteur environnemental ayant le plus d’impact sur la santé, après la pollution de l’air. Le bruit peut provoquer des troubles physiques tels que la fatigue et des maux de tête, mais aussi des difficultés psychologiques comme l’anxiété ou la dépression.
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) alerte sur les effets d’une exposition prolongée au bruit, même à des niveaux modérés. Ces nuisances peuvent entraîner une diminution de la productivité, de la concentration et affecter gravement la qualité de vie au travail. Les troubles auditifs ne sont pas les seules conséquences, car la surcharge mentale due au bruit compromet également la mémoire et l’efficacité professionnelle.
Face à ces constats, plusieurs solutions peuvent être mises en place pour améliorer le confort des salariés et réduire les nuisances sonores. Les employeurs peuvent aménager des zones silencieuses, où l’usage du téléphone est interdit, ou encore installer des cloisons acoustiques pour limiter la propagation du bruit, ou pourquoi pas envisager la création de SAS de décompression. Ces initiatives visent à offrir aux employés des espaces de travail plus propices à la concentration.
De plus, les salariés peuvent demander des équipements spécifiques, tels que des casques antibruit, afin de mieux gérer l’impact sonore quotidien. Ces dispositifs sont de plus en plus courants dans les entreprises soucieuses du bien-être de leurs employés et peuvent grandement améliorer la qualité de l’environnement de travail.
Source : https://www.journee-audition.org/images/cp/barometre-bruit-travail-2024.pdf