« Je profite des jours de TT pour avancer dans mes travaux« , « demain je suis en télétravail, je vais pouvoir faire le tri dans mon grenier« , « j’ai calé mes heures de conduite les jours où je travaille depuis chez moi« … Le phénomène du télétravail a pris une telle ampleur que de nombreux salariés pensent à tort qu’ils peuvent aménager librement leur journée télé-travaillée. Pourtant, le télétravail est une journée qui répond aux mêmes contraintes qu’une journée au bureau, à savoir avec des horaires et une présence à respecter.
Si bien que l’on constate l’essor d’un phénomène nouveau : la fraude au clavier. Il s’agit d’une pratique qui consiste à simuler une activité professionnelle derrière un ordinateur en télétravail, s’est intensifiée avec l’essor du travail à distance durant la crise sanitaire. Face à cette problématique, les entreprises mettent en place diverses mesures pour détecter et contrer ces comportements frauduleux.
Avec l’avènement du télétravail durant la pandémie de Covid-19 en 2020-2021, de nombreux salariés ont adopté ce mode de travail. Cependant, cette période a également vu une augmentation des pratiques visant à simuler une activité professionnelle sans réellement travailler. On a appris que certaines structures ont licencié plusieurs employés pour « simulation d’activité d’ordinateur », une forme courante de fraude au clavier.
Les entreprises, préoccupées par ces comportements, ont intensifié leur surveillance pour s’assurer que les employés respectent leurs heures de travail. Cela inclut l’utilisation de logiciels spécialisés pour traquer l’activité des salariés sur leurs ordinateurs professionnels.
Pour détecter la fraude au clavier, les entreprises ont recours à des logiciels de surveillance, souvent appelés « tattleware ». Ces programmes, installés sur les ordinateurs de travail, permettent de vérifier l’activité sur le clavier et même de prendre des captures d’écran à intervalles réguliers. Une entreprise américaine, par exemple, a mis en place un système qui capture l’écran toutes les 10 minutes.
Face à cette surveillance poussée, les salariés développent des outils pour contourner ces systèmes. Parmi les plus populaires, on trouve des dispositifs permettant au curseur de la souris de bouger automatiquement. Des tutoriels sur YouTube et TikTok montrent également comment faire défiler de fausses présentations PowerPoint ou utiliser des bloqueurs de caractères pour remplir des documents sans intervention humaine.
Selon des experts en carrière, ces nouvelles techniques de simulation d’activité révèlent un problème plus profond : une culture du travail focalisée sur les indicateurs de performance plutôt que sur une productivité réelle et des relations humaines constructives. Selon eux, cette approche de surveillance continue incite les employés à trouver de nouveaux moyens de paraître occupés sans améliorer leur productivité réelle.
En somme, la fraude au clavier en télétravail est un phénomène complexe qui soulève des questions sur la gestion du travail à distance et sur la nécessité de repenser les indicateurs de performance pour favoriser une véritable productivité. Les entreprises doivent trouver un équilibre entre la surveillance et la confiance pour prévenir la fraude tout en soutenant le bien-être de leurs salariés.