La fin d’Angell : pourquoi la startup française de vélos électriques connectés cesse ses activités ?

La fin d’Angell : pourquoi la startup française de vélos électriques connectés cesse ses activités ?

La startup française Angell, spécialisée dans les vélos électriques connectés, fondée par Marc Simoncini en 2018, met un terme à ses activités. Un échec retentissant dans un marché en pleine mutation, qui soulève des questions sur les défis des entreprises françaises face à des problèmes de production et à des contraintes économiques. Retour sur les raisons de cet arrêt et ses implications.

Angell face à des problèmes de fabrication majeurs

Angell, présentée comme un acteur prometteur dans l’univers des vélos électriques connectés, a rencontré de graves problèmes de production qui ont compromis son avenir. La startup, qui avait fait le choix ambitieux de concevoir des vélos « made in France », a dû faire face à des dysfonctionnements récurrents sur ses modèles. Ces défaillances ont engendré des retards et des rappels massifs.

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En novembre 2024 dernier, Angell a été contrainte de rappeler près de 5000 vélos de première génération. Une anomalie critique, impliquant la rupture du cadre du vélo, avait été signalée par des clients. Ce problème de conception pouvait entraîner des accidents graves, compromettant ainsi la sécurité des utilisateurs.

Un coût financier insurmontable

Les rappels massifs de vélos ont entraîné des conséquences financières dévastatrices pour Angell. Selon les estimations, le remboursement des clients représentait un montant colossal de 13 millions d’euros. Cette somme s’est révélée bien au-delà des capacités financières de l’entreprise.

Face à cette situation, Marc Simoncini a annoncé la cessation de paiements et une probable liquidation judiciaire. Cette décision marque un coup d’arrêt pour une entreprise qui semblait pourtant avoir tous les atouts pour réussir dans un marché en expansion.

Des soutiens industriels qui n’ont pas suffi

Malgré ses difficultés, Angell était soutenue par des partenaires industriels majeurs. La startup avait noué un partenariat stratégique avec Seb, leader français du petit électroménager. Ce dernier était responsable de l’assemblage des vélos dans son usine d’Is-sur-Tille, près de Dijon, et avait investi dans l’entreprise.

En septembre 2023, Angell avait également levé 20 millions d’euros en faisant entrer dans son capital le groupe CMA-CGM, spécialiste mondial du transport maritime. Une collaboration avec Mini, filiale de BMW, devait par ailleurs permettre à la startup de s’étendre sur d’autres marchés européens. Cependant, ces alliances n’ont pas permis d’éviter la faillite.

Le marché du vélo électrique en baisse

Le contexte économique n’a pas joué en faveur d’Angell. Le marché du vélo électrique en France et en Europe a montré des signes de ralentissement. En France, les ventes ont chuté de 9 % selon les derniers chiffres de l’Union sport et cycle (USC). Ce repli a accentué les difficultés des acteurs les plus fragiles.

Ce n’est pas un cas isolé. Avant Angell, le fabricant hollandais Van Moof avait également dû déposer le bilan en juillet 2023, avant d’être racheté par McLaren Applied. Ces événements reflètent les pressions économiques que subit ce secteur en mutation.

Un modèle ambitieux mais vulnérable

Angell s’était imposée comme un acteur innovant, misant sur la connectivité et le design de ses vélos. Cependant, cet engagement vers une fabrication haut de gamme en France a exposé la startup à des contraintes de coûts et de production difficiles à maîtriser.

Avec ses 25 salariés, la startup n’a pas réussi à surmonter ces obstacles. Son échec souligne les défis auxquels font face les jeunes entreprises technologiques qui tentent de se développer dans un environnement concurrentiel et exigeant.

La disparition d’Angell marque une perte pour l’innovation française dans le domaine de la mobilité durable. Elle illustre également les risques liés à l’ambition d’apporter des solutions technologiques dans un secteur soumis à de fortes fluctuations.


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