Il n’y a pas que la mutuelle des salariés qui change. En 2025, la carte vitale des Français va également connaître une transformation majeure. Dans le cadre de la lutte contre la fraude sociale, le gouvernement prévoit de l’intégrer à l’application numérique France Identité, qui permet déjà de dématérialiser les cartes d’identité. Un projet qui devrait permettre une gestion plus sécurisée et une réduction des coûts pour l’État. Découvrez les détails de cette évolution et ses impacts pour les utilisateurs et les autorités.
La numérisation de la carte vitale a été identifiée comme une priorité par le gouvernement, en particulier par le Premier ministre Michel Barnier, qui en a discuté récemment dans une interview. Le but de cette transformation est de renforcer la sécurité sociale et de réduire les risques de fraude grâce à des technologies modernes, tout en simplifiant l’accès aux services pour les citoyens.
Le dispositif France Identité, lancé pour les cartes nationales d’identité électroniques (CNIe), devrait accueillir la carte vitale dans sa version numérique dès 2025. Cette intégration permettra aux détenteurs de CNIe de lier leurs documents d’identité et de santé, simplifiant ainsi leur gestion. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’État cherche à rationaliser les outils administratifs et à optimiser les ressources de la Sécurité sociale.
La solution proposée par l’application France Identité présente des avantages économiques notables. Contrairement à une carte vitale biométrique, qui aurait engendré des frais conséquents, cette option est moins coûteuse et plus facile à déployer. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales a estimé que le modèle biométrique impliquerait des coûts de renouvellement d’environ 1,2 milliard d’euros tous les cinq ans, plus 250 millions d’euros de frais annuels pour son fonctionnement.
En intégrant la carte vitale dans une application numérique, le gouvernement opte donc pour une alternative plus abordable, permettant à l’État de réaliser des économies tout en renforçant la sécurité des données personnelles des citoyens. Les fonds ainsi économisés pourront être réaffectés à d’autres initiatives de santé publique ou à des améliorations de la sécurité sociale.
La fraude sociale reste un enjeu central pour les autorités. En septembre, le Haut Conseil du financement de la protection sociale a évalué le montant de la fraude sociale à environ 13 milliards d’euros, principalement liée à des abus dans le secteur médical, comme la surfacturation d’actes et la facturation de soins fictifs. Ce montant souligne l’urgence de mettre en place des mesures strictes pour contrer ces pratiques.
Avec l’intégration de la carte vitale dans France Identité, le gouvernement espère limiter les fraudes en réduisant les possibilités de contrefaçon et en renforçant le suivi des utilisateurs. Les nouvelles fonctionnalités de l’application permettront aux autorités de mieux contrôler les services médicaux et d’optimiser la gestion des fonds publics, un point crucial pour l’économie nationale.
Pour les citoyens ne disposant pas de la carte d’identité électronique, une alternative sera proposée via l’application Carte Vitale ApCV. Actuellement en phase de test dans 23 départements, cette application devrait être déployée sur l’ensemble du territoire d’ici la fin de l’année 2025. Elle offrira aux utilisateurs une version dématérialisée de la carte vitale, accessible depuis un smartphone et permettant ainsi de s’adapter aux besoins de chacun.
Cette démarche inclus dans sa procédure la nécessité de posséder une pièce d’identité, le numéro de Sécurité sociale ou une carte vitale physique. Grâce à cette méthode, l’État vise une intégration rapide et sécurisée de l’ensemble de la population dans ce système numérique, tout en maintenant des options accessibles pour ceux qui ne sont pas encore équipés d’une carte d’identité électronique.
L’initiative visant à intégrer la carte vitale dans l’application France Identité marque un tournant vers une modernisation de la sécurité sociale en France. Avec des technologies de pointe et une démarche de numérisation élargie, le gouvernement cherche à optimiser la sécurité des données personnelles des Français et à limiter les fraudes. La numérisation représente ainsi un levier essentiel pour adapter les infrastructures de la Sécurité sociale aux défis contemporains.
La mise en place de ces nouveaux outils de dématérialisation vise à répondre aux exigences de transparence, de sécurité et de rapidité, tout en réduisant les coûts pour l’État. Avec ce projet, la France s’inscrit dans une tendance internationale de modernisation des systèmes de sécurité sociale, une démarche qui semble nécessaire pour faire face aux enjeux sociaux et économiques actuels.