Démission-reconversion : comment toucher le chômage après une démission ?

Démission-reconversion : comment toucher le chômage après une démission ?

À l’heure où l’on annonce un durcissement des règles d’indemnisation prévu en 2025, les salariés sont tout de même nombreux à vouloir quitter leur poste pour diverses raisons. Il faut savoir que depuis 2019, un dispositif méconnu offre aux salariés la possibilité de quitter volontairement leur emploi tout en percevant des indemnités chômage. Appelé démission-reconversion, il permet de financer un projet professionnel ambitieux. Découvrons les conditions, les profils concernés et les résultats de cette mesure.

Les conditions pour accéder à la démission-reconversion

Le dispositif de démission-reconversion repose sur des règles strictes. Il s’adresse aux salariés souhaitant réorienter leur carrière tout en bénéficiant des allocations chômage. Les candidats doivent remplir plusieurs critères liés à leur parcours professionnel et leur projet de reconversion.

Tout d’abord, les demandeurs doivent avoir travaillé au moins 1 300 jours au cours des 5 années précédant la fin de leur contrat. Cela correspond à une activité salariée continue de cinq ans.

Ensuite, un projet professionnel réel et sérieux doit être présenté. Ce projet peut inclure une reconversion via une nouvelle formation, la création ou la reprise d’une entreprise. Le parcours doit être validé avec l’aide d’un conseiller en évolution professionnelle (CEP) et l’association Transitions Pro.

Une fois ces étapes complétées, les candidats disposent de 6 mois pour démissionner, s’inscrire à France Travail et déposer leur demande d’allocation.

Les profils des bénéficiaires du dispositif

Une étude récente révèle que le dispositif attire principalement des profils qualifiés. Parmi les 25 470 bénéficiaires en 2023, on retrouve majoritairement des cadres diplômés disposant de salaires supérieurs à la moyenne des allocataires.

Leur rémunération journalière de référence s’élève à 110 euros brut, contre 69 euros pour l’ensemble des bénéficiaires de l’Allocation de retour à l’emploi (ARE). Cela se traduit par une allocation mensuelle moyenne de 1 850 euros brut, significativement plus élevée que celle des autres chômeurs.

Les orientations professionnelles des démissionnaires

Le dispositif favorise la création d’entreprises et l’entrepreneuriat. Plus de deux tiers des bénéficiaires depuis 2019 ont opté pour une activité indépendante. Près de la moitié (48 %) exercent une profession non salariée, tandis que 35% ont suivi un parcours de création d’entreprise avec France Travail. Une part de 15% a reçu l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE).

Pour d’autres, la formation professionnelle représente un levier important. Environ 37 % des bénéficiaires choisissent de se former pour apprendre un nouveau métier ou développer leurs compétences. Certains combinent même les deux approches, en créant leur entreprise tout en suivant une formation.

Les coûts et impact financier du dispositif

Le dispositif de démission-reconversion représente une part modeste des dépenses d’indemnisation chômage. En 2023, il a coûté 475 millions d’euros, soit entre 1 % et 2 % des dépenses totales de l’Assurance chômage. Bien qu’il concerne moins de 1 % des 2,2 millions de démissions volontaires enregistrées la même année, il joue un rôle déterminant pour les salariés en reconversion.

En conclusion, le dispositif de démission-reconversion ouvre des perspectives pour les salariés ambitieux et prêts à transformer leur carrière. Les critères stricts et l’accompagnement requis garantissent une utilisation ciblée, tout en soutenant les projets professionnels innovants et audacieux.


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