Déclin du made in France dans les achats d’entreprises : une tendance inquiétante

Déclin du made in France dans les achats d’entreprises : une tendance inquiétante

Le « Made in France », autrefois considéré comme un critère d’achat primordial par les entreprises françaises, traverse actuellement une période de désintérêt marquée. Cette évolution, préoccupante tant pour les fabricants français que pour l’empreinte carbone, soulève des interrogations sur les raisons derrière ce changement d’attitude.

Un marché évalué à 7,2 milliards d’euros

Le marché du Made in France représente actuellement un chiffre d’affaires significatif de 7,2 milliards d’euros, mais les signes d’affaiblissement sont de plus en plus apparents.

Une récente étude menée par le cabinet AgileBuyer et le Conseil national des achats (CNA) montre que l’intérêt pour les produits fabriqués en France diminue parmi les entreprises. En 2024, seulement 47% des directions des achats considèrent le critère « Made in France » comme essentiel, en forte baisse par rapport aux 65% enregistrés en 2023.

Quels facteurs ont mené à ce désintérêt ?

Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la normalisation des approvisionnements réduit l’attrait du Made in France comme solution contre les ruptures d’approvisionnement. D’autre part, le coût élevé des produits français dissuade de plus en plus les entreprises. Par ailleurs, la dépendance à la Chine demeure une préoccupation majeure, avec 51% des entreprises cherchant à réduire cette dépendance sans s’en détacher complètement.

Le secteur du luxe et de la mode reste le plus fidèle au Made in France, avec 71% des commandes toujours orientées vers des produits français. En revanche, l’informatique et les télécoms sont les plus impactés, avec 88% des entreprises de ces secteurs privilégiant d’autres critères.

Les entreprises expriment des inquiétudes quant à la formation de cartels entre fournisseurs, affectant le libre jeu de la concurrence. De plus, 70% des entreprises anticipent un impact sur leurs achats en 2024, principalement dans les secteurs de la communication, de l’automobile, de la pharmacie-santé-cosmétologie et de la défense.

Le made in France : tendance marketing ou réponse aux pénuries ?

Alors que le Made in France a été encensé pendant les périodes de craintes de pénuries, il semble désormais abandonné au profit de la réduction des coûts. Pour certains, il s’intègre davantage dans une démarche RSE, mais pour d’autres, il n’est qu’une réponse opportuniste à des problèmes d’approvisionnement passés.


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