Dans un contexte de menaces de plus en plus sophistiquées, les responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) font face à une surcharge de travail sans précédent. Une étude récente révèle qu’une part importante de ces professionnels réfléchit sérieusement à changer de poste, en raison d’un stress intense et de conditions de travail dégradées. Découvrez les résultats de cette enquête et les conséquences pour le secteur de la cybersécurité.
Les responsables en cybersécurité sont confrontés à des cybermenaces de plus en plus difficiles à contrer, notamment à cause de l’usage d’outils d’intelligence artificielle sophistiqués. Selon l’enquête réalisée par BlackFog, 40 % des décideurs en sécurité informatique s’inquiètent des attaques utilisant ces technologies, qui sont à la fois plus complexes à détecter et à neutraliser.
De plus, 37 % des RSSI estiment que les malwares et ransomwares sont à l’origine de leur stress quotidien. Les attaques de type double-extorsion, qui combinent le vol de données sensibles et le chiffrement de ces dernières, imposent une charge de travail accrue à ces professionnels. En conséquence, 98 % des personnes interrogées déclarent travailler en moyenne 9 heures supplémentaires par semaine, un chiffre qui grimpe à 16 heures pour certains.
Malgré des tentatives pour réduire la pression au travail, les résultats de l’étude montrent que les efforts déployés sont souvent jugés insuffisants. Bien que près de deux tiers des responsables aient bénéficié d’horaires flexibles et de travail hybride, ces mesures ne parviennent pas à soulager la majorité des RSSI.
En effet, 69 % des personnes interrogées ont dû renoncer à des activités sociales, et 45 % d’entre elles ont même eu recours à des médicaments ou à l’alcool pour faire face au stress. Cette situation met en lumière un mal-être persistant dans ce secteur, malgré les efforts pour offrir un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.
En France, une enquête de la plateforme SoSafe révèle une situation encore plus préoccupante. 56 % des professionnels interrogés déclarent être en situation de burnout, dont 24 % à un niveau élevé. Ces derniers mentionnent une forte pression liée à des journées interminables et à l’arrivée des outils d’IA générative, qui accentuent leur charge de travail.
Par ailleurs, 83 % des professionnels français estiment que cet épuisement professionnel a eu des répercussions directes sur la qualité de la sécurité informatique au sein des entreprises, provoquant des erreurs et des failles de sécurité. Ces erreurs, imputées au stress et à la fatigue, peuvent gravement affecter les performances des organisations face aux cybermenaces.
Face à ces pressions croissantes, les RSSI réclament avant tout des ressources supplémentaires. 41 % des répondants affirment avoir besoin d’un budget accru pour investir dans des outils de cybersécurité performants. En parallèle, 40 % des professionnels demandent plus de temps pour traiter les problèmes les plus critiques, loin des urgences quotidiennes liées aux attaques. Ces demandes illustrent l’urgence d’améliorer les conditions de travail dans ce secteur clé pour la sécurité des entreprises.