Comme chaque trimestre, la FEVAD publie son baromètre des ventes e-commerce en France sur le premier trimestre 2020. D’autant plus que la situation est inédite étant donné l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 en ce début d’année 2020. L’étude de la FEVAD permet de faire un bilan global grâce aux principaux sites marchands et aux principales sociétés prestataires de paiement. Ainsi, pour bien analyser les chiffres clés e-commerce du premier trimestre 2020, nous allons pouvoir les mettre en confrontation avec ces mêmes chiffres pour le premier trimestre 2019.
Le résultat des ventes e-commerce au 1er trimestre 2020 ne progresse que très légèrement avec seulement +1,8% par rapport au 1er trimestre 2019. Et cela malgré la hausse plus importante du nombre de transactions (+4,2% ) équivalent à 424 millions de transactions, pour un montant total dépensé de 25,3 milliards d’euros de janvier à mars. Il faut noter que cette croissance est la plus faible analysée par la FEVAD après l’augmentation entre 2018 et 2019 de +11,9%.
Par ailleurs, durant les deux premiers mois de l’année, l’e-commerce de produits et de services s’est développé de +8% sachant que le contexte de la crise sanitaire a entraîné la diminution de la consommation des ménages de -1,1% et a eu des effets indésirables sur les ventes de voyages et de transports. Ainsi, le panier moyen de produits et de services a également diminué de -2,3% par rapport à l’année dernière.
Par la suite, la crise sanitaire a vraiment touché le mois de mars à travers la contraction du chiffre d’affaires de 10,1% empêchant le pic habituel lié à la saisonnalité du tourisme. De plus, le confinement national du 17 mars 2020 a favorisé les achats de produits alimentaires et biens d’équipement et a provoqué un ralentissement du nombre moyen d’achats par acheteur +2,8% (vs +19% au T1 2019). Cela s’explique par la diminution drastique des ventes liées au tourisme, aux transports ou encore aux loisirs.
Enfin, il faut noter que le nombre de sites marchands actifs continue d’augmenter avec + 20 000 sites marchands sur 1 an (+11%), équivalent à un total de 200 650 sites. Sans oublier que cette augmentation va s’accélérer avec le développement des commerces de proximité sur internet.
Paradoxalement, la crise du coronavirus et le confinement du mois de mars ont permis une croissance des sites BtoC de +7,7% soit presque équivalente à celle du 1er trimestre 2019 (+6,5%), à travers l’augmentation de +21% des achats alimentaires de première nécessité (drive et livraisons à domicile, stockage, repas à domicile, …) et des équipements professionnels ou culturels (jeux, jouets, …) pour le télétravail, l’école à la maison ou les loisirs à domicile. Cependant les secteurs BtoC non-alimentaires comme l’habillement, l’ameublement et la décoration ont fortement été touchés au 1er trimestre.
A contrario, le confinement a freiné de nombreuses entreprises BtoB entraînant une flopée d’inscriptions à Pôle Emploi et de chômage partiel. D’ailleurs, 70% des entreprises sont en retrait durant le mois de mars, et 40% des entreprises au 1er trimestre.
Enfin, le secteur le plus touché n’est autre que l’e-tourisme avec les ventes de voyage en mars qui ont diminué de 60%, entraînant un déclin de 19% au 1er trimestre 2020.
Comme expliqué précédemment, de nombreux commerces était en difficulté à cause du confinement national et de la crise du Covid-19. Pour y remédier et relancer son chiffre d’affaires, les commerces ont eu tout intérêt à se positionner sur internet pour vendre leurs produits. Ainsi, les marketplace ont permis aux enseignes de proximité de rester en activité.
En effet, selon l’indice des places de marché (l’iPM), la progression du volume d’affaires des marketplaces, s’est accélérée durant le mois de mars avec une croissance de +8%, après un ralentissement sur les deux premiers mois de l’année (+2,8% en janvier et -2,2% en février). Par conséquent, l’iPM a progressé de +5,5% au 1er trimestre 2020.
D’ailleurs, de nombreuses solutions e-commerce ont proposé des offres spéciales de soutien pour faire face au Covid-19. Ces offres permettaient aux commerces de proximité de créer gratuitement des boutique en ligne.
A la suite du fort déclin des ventes e-commerce durant le mois de mars, avec le confinement, les ventes ont repris progressivement avec un cap de +25% au-dessus du niveau avant le confinement, puis +40% durant les 2 dernières semaines de confinement. Cependant, certains secteurs tel que celui de la mode ont retrouvé un niveau d’avant le confinement seulement à mi-avril. D’ailleurs, il y a encore des enseignes en difficulté avec 1 enseigne sur 4 avec des chiffres d’affaires en déclin.
Pour faire le bilan de l’impact du confinement lié à la crise du Covid-19, certains produits sont gagnants comme ceux de la maison, beauté, santé, du sport, bricolage et jardinage tandis que d’autres comme ceux de l’habillement et de la mode n’ont fait que compenser leur retard de mars grâce à l’accélération d’avril en fin de confinement.
Les sites e-commerce des enseignes traditionnelles ont nettement favorisé la croissance du e-commerce grâce au transfert des ventes en magasins vers internet, permettant un taux de croissance des ventes e-commerce de 100%, bien supérieur aux pure-players (15%).