Une technique vieille comme le monde, mais qui connaît un gain de popularité ces dernières semaines grâce au relai de médias comme le magazine Fortune : le « taskmasking« . Cette stratégie consiste à simuler une activité intense sans accomplir de tâches véritablement essentielles… voire même ne rien accomplir du tout. Adoptée notamment par la Génération Z, mais pas seulement, elle soulève des questions sur la perception de la productivité en entreprise.
Frapper frénétiquement sur son clavier, porter des écouteurs pour feindre une réunion, multiplier les déplacements en open space… Ces comportements font partie du taskmasking, une méthode visant à donner l’impression d’être submergé de travail.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleSi cette tendance est souvent associée à la Génération Z, elle ne lui est pas exclusive. Selon une étude de Fortune, elle touche un large éventail d’employés confrontés à un environnement où la présence semble parfois plus valorisée que les résultats.
Le taskmasking s’inscrit dans un contexte marqué par l’essor du télétravail et de l’hyperconnectivité. La distinction entre multitâche et dispersion devient floue, et nombreux sont ceux qui alternent entre tâches secondaires et gestion en temps réel des communications professionnelles.
Avec le retour progressif au bureau, cette pratique pourrait néanmoins perdre de son ampleur. Un rapport de KPMG indique que les entreprises britanniques prévoient un retour au travail en présentiel d’ici trois ans, ce qui pourrait recentrer l’évaluation des employés sur des critères de performance plus concrets.
Si le taskmasking est perçu comme une réponse aux exigences du monde professionnel, il reflète aussi des problèmes organisationnels. Le manque de clarté dans les attentes, la rigidité des structures et la pression de l’évaluation favorisent une culture où l’apparence d’une activité soutenue prime sur l’efficacité réelle.
Selon Fortune, les entreprises gagneraient à revoir leur approche de la productivité. Plutôt que de valoriser la présence et l’occupation apparente, elles pourraient mettre en place des indicateurs basés sur des résultats mesurables et offrir davantage d’autonomie aux employés pour favoriser une véritable efficacité.