Le recrutement devient un véritable casse-tête pour les entreprises face à une nouvelle tendance qui agace les employeurs : on vous a déjà parlé du rage applying, maintenant vous allez découvrir ce qu’est le career catfishing. Inspirée du phénomène du « catfishing » sur les réseaux sociaux, cette pratique consiste pour certains candidats à disparaître au moment de prendre leur poste, après avoir pourtant franchi avec succès toutes les étapes du processus de recrutement. Décryptage.
Le career catfishing reprend le principe du « catfishing », où une personne se crée une fausse identité en ligne pour tromper autrui. Cependant, dans ce cas précis, les candidats ne cherchent pas à escroquer financièrement les entreprises. Leur objectif semble plutôt être de décrocher un poste, puis de se désister sans prévenir.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleDe plus en plus d’employeurs constatent que des jeunes, notamment issus de la génération Z, ne donnent plus signe de vie après avoir obtenu un emploi. Certains ne se présentent même pas le premier jour, sans explication. Cette attitude laisse les recruteurs dans l’incompréhension et l’obligation de relancer un processus de sélection.
Selon une enquête menée par CV Genius, plus d’un tiers des salariés britanniques interrogés admettent avoir déjà abandonné un poste à la dernière minute, une tendance qui rappelle le phénomène des candidats fantômes. Aux États-Unis, un sondage réalisé par PapersOwl montre que 29 % des travailleurs ont fait de même.
Par ailleurs, 31 % des répondants déclarent avoir quitté leur emploi dès le premier jour et 20 % connaissent au moins une personne ayant adopté ce comportement. Ce phénomène interroge sur les motivations des candidats et les changements dans leur rapport au travail.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce désistement n’est pas toujours motivé par une opportunité plus intéressante. Certains candidats souhaitent simplement tester les limites du processus de recrutement, tandis que d’autres éprouvent une réelle anxiété à l’idée de prendre leur poste.
D’autres encore estiment que la rémunération ne correspond pas à leurs attentes ou que l’offre d’emploi était trop embellie lors des entretiens. Ce décalage entre les promesses faites et la réalité du poste pousse certains à se retirer au dernier moment.
Les candidats ne seraient-ils pas simplement en train de rendre la pareille aux recruteurs ? Le phénomène du ghosting ne concerne pas seulement les employeurs lésés par le career catfishing. En effet, une enquête Indeed-OpinionWay révèle qu’un recruteur sur deux ignore les candidats après un entretien, ne leur donnant jamais de retour.
Cette absence de communication pourrait expliquer la montée en puissance du career catfishing, vu comme une forme de revanche par certains candidats lassés d’être eux-mêmes ignorés.
Si cette pratique peut sembler anodine, elle n’est pas sans conséquence pour les travailleurs qui s’y adonnent. Le monde du travail étant relativement restreint, les entreprises échangent régulièrement sur leurs expériences de recrutement.
Un candidat qui abandonne un poste sans prévenir risque de nuire à sa réputation professionnelle. De plus, les ressources humaines sont souvent mobiles et un recruteur lésé aujourd’hui pourrait très bien être celui qui examinera une future candidature.
Le career catfishing illustre ainsi un changement de mentalité dans le rapport au travail, mais il expose aussi les candidats à des conséquences négatives à long terme.