Ce n’est pas de livraisons d’Amazon par drone dont on parle cette fois… mais de livraison en prison. Le centre pénitentiaire de Nantes-Carquefou a été le théâtre d’un phénomène sans précédent : près de 200 livraisons par drone en une seule journée. Cet événement révèle une montée en puissance des réseaux clandestins, qui exploitent les lacunes technologiques des systèmes de sécurité carcérale. Plongée dans une véritable course contre la montre, l’administration pénitentiaire tente de s’adapter face à cette nouvelle technique illégale.
Les drones se sont imposés comme des outils redoutables pour les trafiquants, leur permettant d’accéder directement aux détenus. Le 22 décembre 2024, soit quelques jours avant Noël, près de 197 colis ont été acheminés en direction de la prison de Nantes-Carquefou, un record historique qui illustre la sophistication de ces réseaux. Les objets livrés varient, allant des produits alimentaires aux équipements illicites comme des smartphones ou des drogues.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleCertains pilotes font preuve d’une précision déconcertante. Lors du réveillon de Noël, un drone a réussi à déposer un paquet directement dans une cellule disciplinaire, malgré les systèmes de surveillance en place. Cette prouesse technique met en lumière l’incapacité des dispositifs actuels à prévenir de telles intrusions.
Les établissements pénitentiaires enregistrent une augmentation constante des livraisons par drone. En 2024, plus de 1 200 smartphones ont été saisis à Nantes-Carquefou, contre 914 l’année précédente. Ce phénomène est en partie attribuable à la professionnalisation des réseaux criminels, qui adoptent des technologies avancées pour contourner les contrôles.
Les tentatives de riposte techniques, telles que les systèmes de brouillage, se sont jusqu’ici montrées inefficaces à long terme. Ces dispositifs, bien qu’opérationnels durant quelques semaines, sont rapidement contournés par des changements de fréquences opérés par les pilotes de drones. De plus, les moyens physiques comme les filets anti-projectiles restent rares en raison de leur complexité d’installation.
Face à ce constat, l’administration pénitentiaire mise sur des stratégies humaines pour répondre aux livraisons illicites. L’embauche d’agents spécialisés en « sécurité périmétrique » a été annoncée, avec pour mission d’intercepter les drones en plein vol. Cependant, l’absence d’équipements appropriés pourrait rapidement limiter l’efficacité de cette approche.
Par ailleurs, une collaboration plus étroite avec les fabricants de drones pourrait offrir des pistes intéressantes, notamment par le biais de restrictions technologiques ou de systèmes de détection améliorés. Toutefois, de telles mesures nécessitent des investissements significatifs et une coordination avec d’autres institutions, ce qui ralentit leur mise en œuvre.
Les incidents comme ceux de Nantes-Carquefou posent un dilemme pour le système carcéral. Comment contrer une technologie qui évolue à une vitesse fulgurante tout en garantissant la sécurité des détenus et du personnel ? Alors que les livraisons illicites se multiplient, les attentes pour des solutions innovantes ne cessent de croître.
Ce phénomène souligne l’importance d’une réponse collective, impliquant à la fois les autorités pénitentiaires, les entreprises technologiques et le législateur. Sans une action coordonnée, les drones continueront d’être les nouveaux rois de la livraison carcérale.