Alors que l’e-commerce en France connaît une croissance continue, l’Europe envisage de revenir sur l’exemption des frais de douane pour les achats en ligne de moins de 150 €, une mesure visant principalement à lutter contre les géants de l’e-commerce comme Temu et Shein. Ces plateformes, connues pour inonder le marché européen de produits à bas prix, pourraient bientôt faire face à des régulations plus strictes. Découvrez les enjeux et les implications de cette possible modification réglementaire.
Depuis 2021, une solution simplifiée permet de récupérer la TVA sur les achats de moins de 150 €. Ce système, appelé guichet unique ou IOSS, aide les entreprises non européennes à déclarer et payer la TVA facilement, réduisant ainsi la fraude. Les transporteurs peuvent encore demander des frais de dossier pour cette TVA non payée à l’avance. Toutefois, la Commission européenne envisage de supprimer l’exemption des frais de douane pour les achats de moins de 150 € afin de mieux contrôler les importations de produits à bas coût.
Selon le Financial Times, cette révision vise notamment des plateformes telles que AliExpress, Shein et Temu. Bien que ces vendeurs paient généralement la TVA via le guichet unique, l’Europe pourrait intensifier les vérifications. En avril, 350 000 colis de ce type ont été importés en Europe, illustrant l’ampleur du phénomène. La suppression de cette exemption pourrait donc avoir des conséquences significatives sur les importations de ces produits.
Tous les produits ne sont pas affectés de la même manière par les frais de douane. Par exemple, les accessoires high-tech comme les smartphones, tablettes et consoles ne sont pas soumis à ces frais. Les ordinateurs et autres équipements électroniques échappent également à cette taxation. En revanche, certains articles comme les appareils photo, caméras, téléviseurs et jouets électroniques sont touchés, avec des taux pouvant aller jusqu’à 14 %.
Les consommateurs habitués à acheter des vêtements sur Shein pourraient voir une hausse de prix de 12 % en moyenne. D’autres catégories de produits, comme les cigarettes électroniques, sont également concernées par ces frais supplémentaires. Ainsi, la fin de l’exemption de douane pourrait impacter de manière variable les consommateurs selon les types de produits achetés.
Un autre aspect important de ce débat concerne les frais de port. Les envois depuis la Chine sont souvent beaucoup moins chers que les envois domestiques en France. Cette disparité s’explique par le statut de la Chine au sein de l’Union Postale Universelle (UPU), qui la considère comme un pays en développement. Les frais liés aux derniers kilomètres de livraison, gérés par les services postaux français, sont très faibles pour les colis en provenance de Chine. Cela permet aux transporteurs chinois, largement subventionnés, de proposer des prix très compétitifs pour les livraisons vers la France, tandis que les envois en sens inverse sont plus coûteux.
La suppression de l’exemption de douane sur les achats de moins de 150 € n’aura donc pas un impact direct sur tous les produits. Cependant, elle pourrait entraîner une augmentation des coûts pour certains articles et modifier la dynamique actuelle des importations en Europe. Les consommateurs devront peut-être s’adapter à ces changements et reconsidérer leurs habitudes d’achat en ligne.