L’essor des crypto-monnaies n’échappe pas à la Banque centrale européenne. Celle-ci prépare un projet d’euro numérique.
La Banque centrale européenne (BCE) a déclaré que la zone euro devait se préparer à la venue d’une monnaie européenne numérique. L’institution va en effet tester différents formats pour une monnaie virtuelle puis lancer une consultation publique.
Les tests sur la faisabilité d’un tel produit devraient durer 6 mois à compter du 12 octobre. Une consultation d’une durée de 3 mois sera lancée le même jour. Celle-ci visait à connaître les attentes des institutions, du secteur financier ainsi que du grand public. C’est vers le milieu de l’année 2021 que la BCE décidera ou non de lancer un tel projet. En fonction de la solution choisie, l’arrivée définitive pourrait se tenir dans 18 à 48 mois.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde a déclaré que l’institution devait se tenir prête « à émettre un euro numérique si cela s’avère nécessaire ». Cette monnaie européenne virtuelle permettrait d’effectuer plus rapidement et facilement les paiements quotidiens, tout en assurant une certaine sécurité. La BCE tient également à préciser que la crypto-monnaie européenne existera parallèlement aux espèces et sans les remplacer.
Dernièrement, on note une certaine diminution de l’utilisation des espèces dans les pays de la zone euro. En effet, la crise sanitaire du Covid-19 a accéléré ce phénomène comme c’est le cas en Allemagne, un pays pourtant très attaché aux pièces et aux billets par tradition.
La population a désormais l’habitude d’utiliser des modes de paiement plus pratiques, tel que le sans-contact, fortement présent aujourd’hui.
Cette diminution des espèces n’est pas un phénomène nouveau pour la Banque centrale européenne. Prendre en compte la croissance des crypto-monnaies est donc nécessaire pour le rôle de l’euro.
Il existe de nombreux projets de crypto-monnaies à l’échelle européenne et internationale. L’exemple le plus populaire est évidemment celui du bitcoin, qui a explosé aux yeux du monde il y a quelques années.
Mais d’autres projets privés, menés par les plus grandes entreprises mondiales, existent. C’est le cas de la Libra, la monnaie virtuelle de Facebook, qui suscite des inquiétudes sur le plan financier. Dans la publication de son rapport, la BCE y fait subtilement allusion en évoquant « le lancement, à l’échelle internationale, de moyens de paiement privés qui soulèverait des questions prudentielles et menaceraient la stabilité financière et la protection des consommateurs ».
La Banque centrale européenne entend donc bien développer une réponse face à ces innovations. L’euro numérique serait un moyen de transmettre sa politique monétaire. Elle précise également que les ménages et les entreprises de la zone euro pourront déposer directement cette monnaie auprès de la banque centrale, alors que l’accès était jusque-là réservé aux entreprises commerciales.
Sur le plan international, un euro numérique renforcerait le rôle de la monnaie européenne. Car d’autres projets de crypto-monnaies sont menés dans les banques à travers le monde, comme celui de la banque chinoise par exemple.