Tweeter depuis son lieu de travail est-il passible de licenciement ? Utiliser twitter à des fins extra-professionnelles peut-il mettre en péril notre carrière ?
A en croire l’actualité, oui !
C’est les frais qu’en a fait ce directeur web analytics qui a envoyé, en 16 mois, pas moins de 1336 tweets n’ayant aucun rapport direct avec l’activité de la société ou il exerçait et ce, pendant ses horaires de bureau en utilisant son téléphone professionnel.
Cet employé un peu trop bavard sur la toile s’est vu remettre une lettre de licenciement l’accusant d’avoir tweeté sans modération et sans lien avec son activité à partir d’un matériel mis à disposition par la société.
En général pour ce genre de cas, les juges font une expertise au cas par cas afin de déterminer si l’outil mis à disposition de l’employé à des fins professionnelles a été utilisé dans un but privé. Concernant ce directeur web, la cour d’appel de Chambery a du user de la calculatrice pour estimer le temps que ce dernier à passer à tweeter. « Quelques minutes par jour sont acceptable », d’après les juges. Il sera tout de même licencié pour d’autres faits retenus contre lui.
Cette affaire en rappelle d’autres qui ont fait la une de l’actualité comme le cas de Pierre Salviac, journaliste sportif de RTL qui avait tweeté des propos sexistes à l’encontre de Valérie Trierweiller en 2012 ou ce directeur stratégie de Paypal qui avait injurié la vice présidente du groupe en charge de la communication sur le réseau social.
D’après le Mémento social 2016 : « Les connexions internet établies par le salarié durant son temps de travail sont présumées avoir un caractère professionnel ; l’employeur peut donc librement les contrôler », « L’employeur peut contrôler l’utilisation par ses salariés des outils mis à leur disposition pour l’exécution de leur travail. Une utilisation à des fins personnelles est généralement tolérée si elle est raisonnable et ne dégénère pas en abus »
«Il n’existe pas beaucoup d’éléments de jurisprudence relatifs à Twitter, contrairement à Facebook» a expliqué au Figaro Maître Frédéric Chhum, avocat au barreau de Paris.
«Mis à part dans le cas des messages privés, c’est un réseau social ouvert et public. Les utilisateurs doivent donc de manière générale faire attention à ne rien écrire de diffamatoire ni d’insultant» a ajouté l’avocat, tout en conseillant aux internautes de «regarder s’il y a une charte de bonne conduite sur les réseaux sociaux dans leur entreprise: cela se fait de plus en plus car c’est un moyen pour les entreprises de se prémunir des abus».
D’après l’étude réalisée par le cabinet Proskauer, il y a de plus en plus d’abus. En effet, 71% des entreprises ont déjà eu à prendre des mesures disciplinaires pour une usage abusif et non appropriée des réseaux sociaux par un salarié, contre seulement 35% en 2012.