Amazon et Meta avaient de grandes ambitions pour utiliser l’énergie nucléaire afin d’alimenter leurs vastes data-centers, en réponse à la hausse de leur consommation électrique liée à l’intelligence artificielle et au cloud computing. Mais des décisions récentes des régulateurs américains ont mis à mal ces projets. Alors que Microsoft semble poursuivre ses propres objectifs, Amazon et Meta se retrouvent confrontés à des obstacles réglementaires complexes.
Avec la montée en puissance des technologies de l’IA et des services de cloud, la demande en électricité des centres de données connaît une croissance sans précédent. Amazon et Meta ont donc envisagé de s’appuyer sur des centrales nucléaires pour assurer un approvisionnement stable et fiable. Ces géants de la technologie ont identifié cette solution comme une voie possible pour soutenir leurs infrastructures énergivores.
Cependant, la situation est devenue complexe lorsque les régulateurs américains ont émis des réserves. Ces entreprises, en quête de solutions rapides pour faire face à leurs besoins énergétiques croissants, se retrouvent ainsi confrontées à des réglementations strictes, soulignant l’importance des autorisations locales et fédérales dans le secteur énergétique.
Dans le cas d’Amazon, l’objectif était de construire un centre de données hyperscale près de la centrale nucléaire de Susquehanna, en Pennsylvanie. Cette installation aurait utilisé une grande part de l’électricité produite par la centrale pour ses propres besoins. Cependant, la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) a voté contre l’extension d’un accord de raccordement au réseau. Ce vote, avec un score de 2-1, a pour effet d’empêcher Amazon d’accéder directement à l’énergie de la centrale.
La FERC a exprimé des préoccupations sur la fiabilité du réseau pour les autres consommateurs dans la région. Le transfert de puissance envisagé pour le centre de données aurait pu entraîner des pannes ou des interruptions de service, en plus de provoquer une hausse des coûts pour les usagers locaux. Ce refus de la FERC pourrait également influencer d’autres projets similaires, la commission ayant actuellement en cours l’examen de 8 demandes supplémentaires de centres de données co-localisés.
Meta a également rencontré des freins dans ses projets nucléaires. La société avait prévu de construire un centre de données IA à proximité d’une centrale nucléaire, dans le but de profiter d’une source d’énergie directe et abondante. Néanmoins, ce projet a rencontré plusieurs obstacles d’ordre environnemental, complexifiant davantage sa mise en œuvre.
En effet, l’un des freins majeurs à l’avancement de ce projet est lié à la découverte d’une espèce d’abeille rare sur le terrain choisi. Cette situation soulève des enjeux de préservation de la biodiversité et a entraîné des complications administratives. Selon des informations rapportées par le Financial Times, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a discuté de ces contraintes environnementales lors d’une réunion d’entreprise, mentionnant son impact sur les projets de la société.
Contrairement à Amazon et Meta, Microsoft semble avancer dans ses plans nucléaires avec plus de succès. La société cherche à remettre en service un réacteur de la centrale de Three Mile Island, une initiative qui, pour le moment, ne rencontre pas les mêmes types d’obstacles réglementaires ou environnementaux.
Ce projet témoigne de la diversité des stratégies adoptées par les géants du numérique pour faire face aux enjeux énergétiques liés à la croissance des technologies de pointe. Microsoft pourrait tirer parti de cette réactivation pour établir une solution à long terme pour ses centres de données, alors qu’Amazon et Meta doivent revoir leurs plans face aux récentes décisions de la FERC et aux exigences environnementales.
Les récents freins réglementaires et environnementaux rencontrés par Amazon et Meta démontrent la complexité de recourir à l’énergie nucléaire pour alimenter des infrastructures massives comme les centres de données. Bien que le nucléaire apparaisse comme une solution pour répondre aux besoins croissants en énergie de l’IA et du cloud, les restrictions législatives et les considérations écologiques constituent des freins significatifs.
À mesure que les entreprises technologiques poursuivent leurs projets ambitieux, elles devront naviguer entre les exigences réglementaires et les impératifs de durabilité. L’échec récent des projets d’Amazon et de Meta met en lumière les défis associés à l’accès direct aux centrales nucléaires, et pourrait influencer les futures décisions des régulateurs concernant les demandes de centres de données hyperscale.