Le « never quitting », ou l’exigence de disponibilité permanente imposée à certains salariés, devient un sujet de préoccupation majeur dans le monde du travail. Ce phénomène, en particulier chez les jeunes diplômés, entraîne des répercussions sévères sur leur santé physique et mentale, poussant parfois même jusqu’au burn-out. Découvrons les origines de cette pratique, ses effets néfastes, et les mesures envisagées pour y remédier.
Le « never quitting » se caractérise par une disponibilité exigée de manière continue, souvent 24/24, notamment dans les grandes entreprises et banques d’affaires, ainsi que dans la sphère des startups (que certains appellent parfois ironiquement la « startup nation« ). Cette pratique, qui pousse les salariés à accumuler les heures supplémentaires et à sacrifier leur sommeil, est à l’origine de nombreux problèmes de santé. Des études ont montré qu’une simple nuit blanche peut provoquer une accumulation de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau, un marqueur lié à la maladie d’Alzheimer.
Les conséquences ne se limitent pas à une fatigue passagère. Les travailleurs soumis à une surcharge de travail régulière, notamment ceux effectuant plus de dix heures par jour, sont confrontés à un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), avec une augmentation de 29 % du risque. Ces données montrent la gravité du phénomène et la nécessité d’une prise de conscience.
Parmi les plus touchés par le phénomène du « never quitting » figurent les jeunes diplômés, en particulier ceux issus des écoles de commerce. Poussés par une ambition démesurée et une culture d’entreprise valorisant la performance à tout prix, ces jeunes professionnels acceptent souvent des conditions de travail extrêmes. Cette situation est exacerbée par la pression hiérarchique et l’esprit de compétition qui règne dans ces milieux.
Cette quête incessante de performance se retourne contre les employés, affectant non seulement leur santé, mais aussi leur productivité. Passé un certain nombre d’heures de travail, la performance décroît, et les employés se retrouvent pris dans un cycle infernal. Ce phénomène conduit également à un turnover élevé, les jeunes travailleurs préférant quitter cet environnement oppressant.
Face à l’ampleur des conséquences du « never quitting », et de ses dérivés comme le syndrome de workaholic, certaines entreprises commencent à réagir. Des initiatives comme des sessions d’information, des groupes de travail et un décompte rigoureux des heures ont été mises en place pour limiter les dérives. L’objectif est de rétablir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, afin de préserver la santé des salariés et d’assurer une meilleure productivité à long terme.
Cependant, le chemin vers une transformation profonde des pratiques reste long. Il est essentiel que les entreprises continuent d’innover dans la gestion de leurs ressources humaines pour prévenir les risques liés au « never quitting ».
Source : https://www.capital.fr/votre-carriere/never-quitting-quand-les-salaries-finissent-par-craquer-1501366