Une vaste escroquerie au faux banquier a été récemment démantelée près de Lyon, avec pas moins de 400 personnes victimes à travers la France, pour un préjudice estimé à un demi-million d’euros. Décryptage de cette arnaque et conseils pour ne pas tomber dans le piège.
Les techniques d’arnaques se multiplient, et utilisent parfois les nouvelles technologies pour atteindre leurs objectifs : arnaque CPF, création de faux sites usurpant les sites de banques, faux QR code… Les techniques sont nombreuses, et certaines plutôt connues, mais qui continuent pourtant de faire des dégâts. L’arnaque au faux banquier, également appelée « spoofing », demeure une méthode d’escroquerie bancaire classique. Le modus operandi est simple mais redoutable : les escrocs se font passer pour des employés de la banque de la victime et prétendent qu’une fraude a été détectée sur son compte.
Les malfrats tentent alors, par divers moyens, de soutirer les informations confidentielles comme les numéros de carte et les codes d’accès, nécessaires pour effectuer des transactions frauduleuses. Ils exploitent pour cela les données personnelles acquises auparavant, souvent achetées à bas prix sur des marchés illégaux en ligne ou via les réseaux sociaux.
Dans l’affaire récemment démantelée près de Lyon, les escrocs ont déployé un niveau de sophistication troublant. Ils ont réussi à gagner la confiance de leurs victimes par téléphone avant de leur extorquer leurs informations bancaires. Certains complices étaient même dépêchés pour récupérer les cartes bleues directement au domicile des personnes arnaquées, comme le révélait Datackathon sur une affaire de faux coursiers ciblant des clients de la Société Générale.
Au total, dans l’affaire lyonnaise, ce sont 12 individus qui sont suspectés d’avoir escroqué 400 victimes en France, pour un montant total estimé à environ 500 000 euros. Les autorités ont saisi divers biens, dont des véhicules, des articles de luxe et des équipements multimédias, liés à cette vaste escroquerie.
Cette affaire met en lumière le besoin de vigilance constant vis-à-vis de ces pratiques frauduleuses. Il est essentiel de rappeler quelques bonnes pratiques pour se prémunir contre le spoofing.
Tout d’abord, il est impératif de ne jamais divulguer ses codes secrets, même à un prétendu conseiller bancaire. Les institutions financières ne demandent jamais ces informations par téléphone ou par e-mail. En cas de demande suspecte, il est recommandé de mettre fin à la conversation et de signaler l’incident aux autorités compétentes.
Il est également important de se méfier des e-mails, SMS ou appels pressants demandant de mettre à jour ses informations bancaires. Les tentatives de phishing se caractérisent souvent par un sentiment d’urgence et de pression. De plus, il convient d’être prudent face à des offres trop alléchantes ou des promesses de gains extraordinaires.
Pour renforcer sa sécurité en ligne, il est recommandé d’utiliser un ordinateur à jour de tout antivirus et logiciels de sécurité, de passer si possible par un réseau privé virtuel (VPN) lors des transactions bancaires sur Internet, afin de limiter l’exposition de vos données sensibles. Enfin, privilégier le paiement par carte bancaire générée à la volée (de plus en plus de banques en ligne le proposent), ou encore prélèvement automatique sécurisé lors des achats en ligne, peut également réduire les risques d’escroquerie.