Le groupe informatique français Atos, actuellement confronté à des défis financiers importants, envisage de céder sa branche stratégique spécialisée en big data et cybersécurité à Airbus. Le mercredi 3 janvier 2024 dernier, Atos a annoncé l’ouverture de discussions préliminaires avec le géant européen de l’aéronautique, amorçant ainsi un nouveau chapitre dans le feuilleton stratégico-industriel du démantèlement du groupe.
Atos a révélé qu’une phase de due diligence serait entamée avec Airbus, concernant la cession de sa branche Big Data & Security (BDS). L’offre indicative d’Airbus, estimée entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros, porte sur l’intégralité du périmètre de la branche. Cette nouvelle cession fait partie des efforts d’Atos pour se désendetter, dépassant désormais l’objectif initial de 400 millions d’euros envisagé en juillet.
La branche BDS d’Atos regroupe des activités cruciales liées à la cybersécurité et à l’intelligence artificielle, représentant entre 25 % et 30 % d’Eviden, la partie stratégique du groupe. Avec environ 10 000 salariés, soit près de 20 % des effectifs d’Eviden, la cession de BDS à Airbus pourrait atteindre entre 1,5 et 2,5 milliards d’euros, selon les analystes de la banque Jefferies.
Airbus a confirmé avoir soumis une offre indicative non engageante pour l’acquisition potentielle de BDS. L’acquisition permettrait à l’entreprise aéronautique européenne de renforcer son portefeuille dans les domaines du cyber, du calcul avancé et de l’intelligence artificielle, contribuant ainsi à ses activités de défense et sécurité.
Hormis Airbus, Atos a indiqué avoir reçu une deuxième marque d’intérêt, sans révéler le nom de l’entreprise. Des spéculations mentionnent un possible intérêt de Thales, bien que ce dernier ait déclaré ne pas avoir l’intention de se diversifier dans de nouveaux marchés. Atos, confronté à un mur de la dette, cherche des solutions face à des conditions de marché difficiles, n’excluant pas des cessions d’actifs complémentaires.
Dans ce contexte, Atos poursuit le processus de cession de sa division Tech Foundations à Daniel Kretinsky, tout en explorant d’autres options pour alléger sa dette. Des discussions sont également en cours avec les banques, et des mécanismes de protection juridiques pourraient être envisagés. Parallèlement, quatre membres du conseil d’administration ont annoncé leur démission.
La situation d’Atos demeure complexe, entre pressions financières, cessions d’actifs et repositionnement stratégique. L’évolution de ces négociations impactera l’avenir du groupe sur la scène industrielle européenne.